Mieux Connaître les Pucerons pour Mieux les Contrôler
On ne doit pas considérer les pucerons simplement comme des nuisibles à éradiquer sans délai. On constate souvent leur présence comme un indice d'un déséquilibre dans l'environnement. Une gestion adéquate débute par une observation rigoureuse et une stratégie préventive qui favorise la résilience des végétaux plutôt que l'emploi constant de pesticides.

Les caractéristiques principales:
Les pucerons, des insectes hémiptères de petite dimension (1-3 mm), se caractérisent par :
Cornicules : Deux minuscules canaux localisés à l'arrière de l'abdomen, qui servent à la libération de phéromones défensives.
Cornicules : Deux minuscules canaux localisés à l'arrière de l'abdomen, qui servent à la libération de phéromones défensives.
Rostre : Appendice buccal formé de stylets, qui autorise la pénétration du phloème et l'extraction de la sève.
Impact sur les Cultures:
Les dégâts provoqués par les pucerons sont multiples:
Déformation foliaire due à la perturbation des flux de sève.
Excrétion de miellat, favorisant la prolifération de fumagine (champignon noir limitant la photosynthèse).
Transmission de virus phytopathogènes, notamment le virus de la jaunisse nanisante de l’orge (BYDV) et le virus de la mosaïque du concombre (CMV).
Stratégie de surveillance : Une identification précoce est cruciale pour limiter leur prolifération.
Parthénogenèse & Viviparité
Contrairement aux autres insectes, les pucerons peuvent se reproduire sans accouplement grâce à la parthénogenèse anholocyclique :
Les femelles aptères donnent naissance directement à des nymphes vivantes (viviparité).
Plusieurs générations se succèdent chaque mois, entraînant une augmentation exponentielle de la population.
Apparition des Formes Ailées
Quand la population de pucerons dépasse un certain seuil ou lorsque la plante hôte commence à décliner, des formes ailées se développent pour garantir leur dissémination vers d'autres plantes.
Facteur essentiel : La vitesse du cycle de vie exige une gestion anticipative des populations.
Miellat & Développement de Fumagine
Les pucerons excrètent du miellat, une substance riche en sucres qui favorise la prolifération de champignons saprophytes, notamment la fumagine :
- Diminution de la photosynthèse, affectant la croissance des plantes.
- Effet indirect sur la qualité des cultures fruitières et légumières.
Interactions avec les Fourmis (Myrmécophilie)
Certaines espèces de fourmis élèvent des colonies de pucerons pour récolter le miellat, tout en les protégeant des prédateurs naturels (coccinelles, syrphes, chrysopes).
Problème majeur : La présence de fourmis limite l’action des auxiliaires biologiques.
Les Prédateurs Naturels
Les principaux agents de contrôle biologique sont :
✔ Coccinelles (Adalia bipunctata, Coccinella septempunctata) – Larves et adultes dévorent les pucerons.
✔ Syrphes (Eupeodes, Episyrphus balteatus) – Larves aspirent les pucerons comme des
"vaccums" biologiques.
✔ Chrysope (Chrysoperla carnea) – Larves munies de mandibules puissantes.
Parasitoïdes : Une Arme Redoutable
✔ Micro-guêpes (Aphidius spp.) – Pondent dans les pucerons, qui se transforment en momies avant d’être parasités.
Approche durable : Ces organismes naturels permettent une gestion efficace et pérenne des pucerons.
Les 5 Piliers d’une Lutte Professionnelle:
✔ Observation & dépistage précoce avec panneaux englués et surveillance visuelle.
✔ Seuils d’intervention définis pour éviter une action excessive.
✔ Prévention : Choix de variétés résistantes et rotation des cultures.
✔ Favoriser les auxiliaires via bandes fleuries et habitats spécifiques.
✔ Traitements biologiques sélectifs, limitant les effets négatifs sur les auxiliaires.
Objectif : Intégrer ces stratégies pour des cultures durables & résilientes.